Hassan Belkhayat Zougari
Partner, Southbridge A&I
Mara Hansen Staples
Partner, Salient Advisory
Les start-ups et les PME opérant dans la distribution jouent un rôle critique dans l’accès aux médicaments de première nécessité en Afrique. Cependant, ces entreprises manquent souvent de financements adéquats pour soutenir leur croissance (fonds propres, dettes, subventions).
Soutenu par la Fondation Bill & Melinda Gates et guidé par un Learning Committee, Southbridge A&I et Salient Advisory ont analysé les besoins et les solutions potentielles de financement pour accélérer la croissance des petits et moyens distributeurs de médicaments au Nigeria, au Kenya, au Ghana et en Ouganda.
Les résultats de nos enquêtes suggèrent que les start-ups et les distributeurs font face à 5 besoins critiques pour lesquels la « Blended Finance » (ou Finance Mixte) peut être utile et pertinente :
Au cours des 20 dernières années, les initiatives de Blended Finance dans le domaine de la Santé en Afrique se sont traditionnellement focalisées sur la production locale de médicaments (ex. via des partenariats stratégiques), sur la baisse des prix des médicaments sortant d’usine (ex. via des garanties de volume) et sur l’amélioration des prestations cliniques (ex. via des programmes associant investissements et assistance technique).
En revanche, peu d’efforts similaires semblent avoir abouti pour accroitre la taille et d’améliorer l’efficacité des circuits de distribution de médicaments. Des approches ambitieuses, rigoureuses et orientées vers l’action sont donc nécessaires.
Pour contribuer au lancement d’actions concrètes dans ce domaine, des réflexions ont été entreprises et deux approches envisageables ont été priorisées par un learning committee regroupant des représentants des grands bailleurs internationaux et des experts de la supply chai :
- Premièrement, afin d’optimiser l’accès à du financement risk-tolerant et à de l’accompagnement de qualité, une approche est proposée pour faire grandir les start-ups opérant dans la distribution et la livraison de médicaments grâce à des subventions et à une mise en commun des capacités des meilleurs accélérateurs africains dans un large programme panafricain.
- Deuxièmement, pour permettre un meilleur accès au financement des fonds de roulement (pour l’import ou les retards de paiement), une seconde initiative propose de créer un mécanisme local et adapté d’évaluation des risques des petits et moyens distributeurs africains. Ce mécanisme pourrait ensuite être exploité ou opéré par un Fonds panafricain qui proposerait de la garantie, du cofinancement ou du financement direct aux PME, en particulier des prêts court-terme finançant les besoins en BFR. Ce fonds devrait être financé en devises locales afin de baisser coût de ses prêts pour les PME.